Le travail des épaules

La deuxième étape pour corriger l'asymétrie de votre cheval

Grâce aux flexions latérales, votre cheval accepte maintenant mieux d'étirer son côté tendu. Vous avez un cheval plus léger dans vos mains, et un peu plus volontaire sur vos demandes. Vous pouvez passer à la prochaine étape : le travail des épaules.

Par sa morphologie, le cheval doit en permanence gérer la majorité de son poids sur l'avant-main. Cela dit, les chevaux ont en plus une asymétrie naturelle qui fait que leur poids n'est pas réparti équitablement entre l'antérieur gauche et l'antérieur droit.

Ayant un côté tendu, ceux-ci tenteront toujours de s'incurver de ce côté, afin d'éliminer les tensions. Ils engageront alors moins le postérieur du même côté, surchargeant, pour se rééquilibrer, l'antérieur du côté opposé. De ce fait, la surcharge de poids emmènera le cheval à se diriger dans la direction de cette épaule, causant alors un rapetissement ou un agrandissement de cercle. (J'aborderai plus précisément ce sujet dans La symétrie - équilibre latéral complet)

Sur les photos, vous pourrez remarquer que l'antérieur surchargé est sous la masse du cheval et que la tête, ou le nez sur la deuxième photo, sont vers l'extérieur. Dans les deux cas, les chevaux auront tendance à rapetisser leur cercle dans cette main, alors que dans l'autre main, ils auront tendance à l'agrandir - ils tombent sur l'épaule surchargée.

Notez que la meilleure façon pour repérer l'asymétrie de votre cheval est en liberté ou en longe. En selle, le cavalier peut créer des interférences pouvant fausser plus ou moins les résultats. Si toutefois vous souhaitez voir l'asymétrie de votre cheval en selle, vous devrez le laisser prendre la position qu'il veut. Sur la deuxième photo, mon cheval était laissé à lui-même, mon corps suit son mouvement et mes mains lui demandent seulement de suivre un cercle.

Comment travailler les épaules?

Pour l'étape deux de l'obtention d'une bonne symétrie, nous travaillerons seulement l'équilibre des épaules; le cheval doit d'abord apprendre à les mobiliser individuellement, avant que nous pensions à travailler tout le corps à la fois.

Pour améliorer une épaule surchargée, vous devrez demander à votre cheval de la soulever. Pour y arriver, vous devrez utiliser une rêne d'opposition ainsi qu'une rêne régulatrice, tout en appliquant la jambe intérieure, au niveau de la sangle, au besoin pour incurver davantage votre cheval. Afin que votre correction soit efficace, le nez du cheval devra en tout temps rester dans la même direction que votre rêne d'opposition.

Épaule gauche surchargée, main gauche. Le but sera d'agrandir volontairement le cercle pour relever l'épaule gauche.

Épaule gauche surchargée, main droite. Le but sera de rapetisser volontairement le cercle pour relever l'épaule gauche.

Peu importe la direction, si l'épaule gauche est surchargée, elle sera toujours à relever. En agissant avec une rêne d'opposition gauche et une rêne régulatrice droite, le côté droit du cheval s'assouplira progressivement.

Sur les photos, vous pourrez voir que l'épaule gauche et l'avant-main de mon cheval se soulèvent à l'aide de mes effets de rêne (opposition gauche et régulatrice droite). La trajectoire de mon cheval se voit alors modifiée volontairement vers l'extérieur du cercle (agrandissement) pour corriger la surcharge de l'épaule gauche. En travaillant ainsi, je guide mon cheval vers la position qu'il doit adopter, soit de se tenir en équilibre sur ses deux épaules. En reprenant mon cheval à chaque fois qu'il coupe sont cercle, je musclerai et assouplirai les parties de son corps nécessaires à cette bonne position.

Pour vous prouver l'importance de travailler l'équilibre du poids sur les épaules, voici un exemple avec la jument présente sur les dernières photos:

Abie a déjà présenté une légère boiterie sur l'antérieur gauche et semblait montrer un inconfort intermittent. Comme nous pouvons le voir sur la deuxième photo de cet article, la jument surcharge naturellement son antérieur gauche. Cette surcharge crée des pressions sur les articulations et autres structures, cause très probable de cette boiterie et de cet inconfort. Dans la dernière année, je dirais que cet inconfort à nettement diminué. En connaissant l'asymétrie naturel de ma jument, j'ai pu libérer des tensions articulaire et autres, préservant sur du long terme sa santé physique. Si je ne l'avais pas fait, je ne peux que me dire que sa boiterie aurait sans doute dégradée.

Prochaine étape: le travail dans hanches.