La comprendre pour mieux l'utiliser dans entraînement
La zone de confort… C'est un terme que plusieurs personnes connaissent. Mais qu'est-elle réellement pour le cheval?
Il s'agit d'un état psychologie lors de lequel il ressent un niveau faible ou inexistant de stress. Initialement, la zone de confort du cheval se situe lorsqu'il est avec son troupeau, qui lui fournit une sécurité. Lorsqu'il est avec ses compères, le cheval se sent en confiance avec son environnement et il peut alors bénéficier d'un niveau bas de stress psychologique. Sur une plus grande échelle, nous pouvons considérer que la zone de confort est tout état psychologie ou physique - ou les deux - qui incite un état d'appaisement, de détente, de calme, mais surtout de sécurité.
Nous nous mettrons tout de suite d'accord sur le fait que vous voulez devenir une zone de confort pour votre cheval. Vous voulez lui apporter le même sentiment de sécurité et de tranquillité que lui apporte son troupeau. Ainsi, vos actions devront être justes. La lecture de votre partenaire devra être précise et véridique (attention au piège de l'anthropomorphisme). Vous devrez permettre à votre cheval d'avoir confiance en vous en ayant d'abord vous-même confiance en vos capacités de leader - vous pouvez consulter Le respect pour obtenir quelques conseil, afin d'améliorer vos capacités de leader.
La détresse, une zone d'inconfort.
Lorsque j'utilise le terme détresse, je parle de tout état psychologique ou physique - ou les deux - du cheval le mettant dans un état de panique. L'angoisse en est un exemple trop souvent atteint dans l'entraînement des chevaux.
En selle comme au sol, votre cheval peut facilement être désavantagé au niveau de son apprentissage s'il éprouve de l'angoisse. Si vos exigences sont trop élevées ou si vos actions sont injustes, il pourrait vous associer comme étant inconfortable et il paniquera. Il tentera de vous fuir en tentant de se soustraire de votre présence ou des contraintes dans le but de retrouver le confort. Les acquis prendront alors plus de temps que s'il avait été calme et détendu depuis le début de l'enseignement. De plus, l'angoisse peut causer des troubles psychologique et physiques au cheval, allant d'un cheval anxieux à un cheval développant des ulcères.
Attention, un cheval développant des ulcères n'est pas nécessairement angoissé, et un cheval anxieux peut l'être de nature, donc pas nécessairement relié à un état d'angoisse, de détresse.
Sortir de la zone de confort pour évoluer.
Nous entendons souvent dire qu'il faut sortir de notre zone de confort pour évoluer. Cela signifie que nous devons accepter d'être inconfortable, de subir un certain niveau de stress ou un certain niveau de peur afin de pouvoir surmonter une épreuve qui nous fera grandir, évoluer. Lorsque l'inconfort relié à la nouveauté sera toléré et acceptée, notre zone de confort se verra élargie. Nous serons plus fort, plus sûr de nous-même, mais surtout fière de nous. C'est le même principe pour notre cheval, il sera plus confiant envers lui-même et envers vous.
Je souhaite maintenant mettre quelque chose au clair. Il est tout à fait possible de limiter le niveau de stress de notre cheval lorsque nous l'entraînons, mais ce serait nous mentir si nous affirmions que l'entraînement du cheval peuvait se faire sans aucun stress de A à Z. Il est important d'établir une ligne rouge entre le stress et l'angoisse/anxiété. Le stress doit être limité, mais il faut accepter que le cheval en éprouve à certains moments (débourrage, socialisation avec l'humain, …) de son éducation. En fait, toute nouveauté risque de stresser le cheval, que celle-ci soit initiée ou non par le cavalier/meneur, surtout si ce dernier n'est pas considéré comme leader. Au contraire, l'angoisse ne doit pas être entretenu. Il s'agit d'un état psychologique qui nuira aux apprentissages du cheval et à son bon état général.
Donc si votre cheval démontre des signes de stress, ne vous sentez pas coupable. Sur une certaine échelle, il est tout à fait normal que le cheval ressente un stress par rapport à une nouveauté. En revanche, gardez en tête qu'il est possible - et de votre devoir - de limiter et de réduire ce stress. Vous y parviendrez à l'aide d'une approche graduelle et douce, d'où l'importance de connaître le langage du cheval et les principes de son apprentissage.
Comment détecter la limite à ne pas franchir?
Plutôt que de parler de ne pas traverser la ligne rouge, j'aime mieux vous dire de ne pas continuer à travailler dans le stress. Aussitôt que vous détectez des signes de stress, vous vous approchez dangereusement de la détresse - de la ligne rouge. Revenez dans la détente, revenez dans le calme, réajustez vos exigences. Si votre cheval démontre du stress, vous êtes déjà hors de sa zone de confort. Apprenez-lui donc à se détendre tout de suite après un évènement stressant. Il apprendra à gérer son niveau de stress, à contrôler ses émotions et à se détendre. Il prendra confiance en vous, car vous écouterez toujours ce qu'il vous dira en détectant ce qui le rend inconfortable. Vous remarquerez rapidement que ce qui le stressait une semaine auparavant - ou même la veille - ne le stress plus. Il a accepté la nouveauté. Il a non seulement compris qu'il n'avait pas besoin d'être stressé par rapport à cette chose, mais il aura aussi un souvenir positif de l'évèmement. Après quelques expériences positives, votre cheval sera en mesure d'adopter un tout nouveau comportement face à ce qui l'effraie. Il prendra le temps de réfléchir pour déterminer s'il en vaut la peine de paniquer ou même d'être stressé. Il sera donc plus susceptible d'adopter un comportement calme qui l'aidera à progresser positivement et sécuritairement. Sans même vous en rendre compte, votre cheval aura une plus grande zone de confort, il sera mieux préparé face à la nouveauté et il vous verra davantage comme un bon leader.
Se servir de la zone de confort pour motiver
Pour sortir de sa zone de confort, le cheval doit faire un effort supplémentaire, que cet effort soit psychologique, physique ou les deux. Si vous le demandez d'accélérer dans un spin, vous sortez de sa zone de confort. Si vous lui demandez de rester calme un peu plus longtemps qu'à son habitude, vous sortez de sa zone de confort. Pour évoluer, vous devez sortir de la zone de confort, mais vous devez aussi y retourner. C'est psychologique, mais ça marche! Si vous n'êtes pas habitué de faire du trot en suspension et que je vous demande de faire 2 tours de manège jusqu'à ce que vous le teniez sans retomber dans votre selle, je risque de vous brûler et de vous démotiver. Cependant, si je vous demande de faire foulées et de vous rassoir, vous n'aurez même pas le temps de constater que l'exercices était difficile. Le tour suivant, je vous demanderai 4 foulées, puis un demi-cercle, puis un cercle entier, … Entre chaque amélioration, je vous ferai rassoir dans la selle afin que vous puissiez vous détendre et vous reposer. C'est ainsi que vous arriverez à améliorer votre capacité à rester en suspension. Ce qui vous aura motiver le plus à continuer? Que je vous dise de vous rassoir et que je vous félicite en constatant votre bel effort. C'est la même chose pour le cheval. Augmentez progressivement la difficulté d'un exercice, récompensez en le félicitant et en revenant dans un exercice plus facile, il sera alors motivé à continuer. Il aimera le travail, mais surtout travailler avec vous!
Et voilà, vous savez maintenant ce que je considère comme étant la zone de confort, comment elle vous permet de renforcir votre relation avec votre cheval et comment l'utiliser pour progresser. C'est à votre tour de déterminer la zone de confort de votre cheval et d'adapter vos méthodes et vos exigences dans le but de l'agrandir pour lui permettre de se dépasser. Gardez en tête qu'elle sera toujours présente, peu importe que vous travailliez sur le psychologique ou physique de votre partenaire. Elle vous aidera autant à augmenter positivement vos performances ou à enseigner des tours au sol, qu'à travailler sur le psychologique - advenant par exemple un problème de comportement. Vous l'utilisez peut-être déjà sans vous en rendre compte, ou différemment de moi. L'important, c'est que vous vous en servirez pour motiver votre cheval et pour fonder vos enseignements, peu importe ce que vous lui enseigner.
Le cheval préférera toujours la solution facile, alors transformez ce qui est difficile en facile!
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