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Photo du rédacteurcassandra simard

Les pivots postérieurs

Dernière mise à jour : 13 mars 2021

Pour nous lancer dans l'amélioration des pivots postérieurs, il est important de faire des liens entre les mouvements exécutés lors de la manœuvre et l'asymétrie du cheval. Améliorez la symétrie, et vos pivots postérieurs, ainsi que vos spins, en bénéficieront.



La biomécanique du mouvement.

Le pivot postérieur est une rotation des antérieurs autour des postérieurs à partir de l'arrêt. Dans les normes, le pivot postérieur s'exécute en motion avant, c'est-à-dire que le postérieur mobile croisera par-dessus le postérieur fixe, aussi appelé pied pivot. Pour illustrer le mouvement, prenons en exemple un pivot postérieur vers la droite. La partie du corps mobile (les épaules) se déplacent vers la droite et pivotent autour du postérieur droit. Ainsi, l'épaule gauche doit se soulever pour que l'antérieur gauche croise par-dessus l'autre antérieur. De son côté, le postérieur gauche engage sous la masse du cheval, pour croiser par-dessus le postérieur fixe/pivot (post. droit). Le cheval aura le nez légèrement vers la droite.



Comprendre les difficultés biomécaniques du cheval lors de la manœuvre.


Le rôle de l'asymétrie

Si vous vous souvenez bien de ce que nous avons vu dans l'asymétrie, votre cheval présente un côté tendu ayant plusieurs répercutions dans tout son corps. Rappelons-nous qu'un cheval tendu à droite aura le postérieur droit déficient - moins fort, l'épaule gauche surchargée par transfert de poids, ainsi que le côté droit incurvé. Ainsi, nous pouvons déjà prévoir que le départ du pivot postérieur vers la droite sera plus lourd/difficile pour ce cheval, étant donné qu'il doit relever son épaule gauche en prenant en charge le poids sur son postérieur droit. Une tension sera exercée sur votre rêne droite, car le cheval s'accote sur celle-ci dans le but de conserver son incurvation vers la droite.


Si vous demandez au même cheval un pivot postérieur vers la droite, celui-ci optera pour une motion arrière. Le but étant de soulager son postérieur faible - post. droit - et que ce soit son postérieur gauche qui supporte le poids du corps (engage sous la masse), la qualité de votre manœuvre en sera désavantagée. Ici, il faudra travailler l'engagement du postérieur droit afin que celui-ci devienne plus fort et sois capable de supporter le poids du cheval lors de l'exécution de cette manœuvre.


En main gauche, le cheval exécutera un pivot postérieur en motion avant étant donné que son pied pivot est son plus fort naturellement. Par contre, il aura tendance à s'incurver à droite et à surcharger son épaule gauche. Si l'épaule n'est pas encadrée, le cheval pourrait exécuter un pivot sur le nombrils, déplaçant son épaule gauche vers la gauche.



La surcharge des antérieurs et le mauvais encadrement

Nous avons vu précédemment que le cheval déporte naturellement beaucoup plus de poids sur les antérieurs que sur les postérieurs. Si le cheval n'a pas été préparé dans la gestion de son poids, la prise en charge de son poids sur ses postérieurs sera plus difficile et il aura tendance à pivoter sur les antérieurs plutôt que sur les postérieurs. Dans le cas ou le poids sur les épaules est trop important, le cheval risque de tomber sur son épaule gauche et déplacer ses épaules pour tenter de retrouver son équilibre. Notez aussi qu'une mauvaise utilisation des aides peut provoquer ces mouvements non désiré pour l'exécution d'un pivot postérieur. Une rêne d'ouverture trop importante ouvre grand la porte aux déplacements des épaules. Une jambe trop avancée n'encadre pas suffisamment les hanches, permettant à ces dernières de chasser. Il est important de se rappeler que c'est la rêne d'appuie qui fait tourner le cheval. C'est d'ailleurs celle-ci qui aidera, accompagnée de la jambe isolée, à encadrer et à gérer autant le nez et les épaules, que les hanches, permettant au cavalier de conserver le cheval droit dans sa manœuvre.


Ainsi, le cheval exécutera les mouvements suivants si ses antérieurs sont surchargés et s'il est mal encadré:

Pivot postérieur gauche demandé: le cheval exécutera un pivot sur le nombril, déplaçant les épaules et chassant des hanches - mouvement initier par la surcharge importante de l'épaule gauche et d'un mauvais encadrement.


Notez qu'étant donné que le cheval ne veut pas engager le postérieur droit sous sa masse et qu'il surcharge naturellement l'épaule gauche, le cheval optera rapidement pour le déplacement des épaules - mouvement initié par la surcharge importante de l'épaule gauche - s'il est mal encadré.


Nous pouvons comprendre que les difficultés reliées à la surcharge et à un mauvais encadrement réside initialement dans le fait que le cheval et/ou le cavalier soient novices dans l'exécution des pivots postérieurs. Un cheval avancé aura compris les principes du pivot postérieur et sera physiquement capable de bien gérer son poids, limitant l'apparition de ces difficultés.



Bien utiliser les aides pour exécuter un pivot postérieur

Avant même de penser à faire un pivot postérieur, il faut savoir et comprendre comment le demander à notre cheval. Ainsi, le cavalier doit s'assurer de bien utiliser ses aides avant de mettre la faute sur les capacités du cheval si la manœuvre est difficile. Notez que la rêne d'appuie initiera le déplacement et la rêne d'ouverture indiquera seulement la direction à suivre. Il est donc très important de ne pas tirer d'avantage sur notre rêne d'ouverture; cela aurait pour effet de trop incurver le cheval, surchargeant alors l'épaule intérieure (épaule droite si rêne d'ouverture droite) et faisant fuir les hanches. De plus, une jambe reculée aura le contrôle des hanches, alors qu'une jambe plus avancée aura le contrôle des épaules. Il s'agit ici d'avoir une communication plus claire et précise avec le cheval. En respectant ceci, votre cheval comprendre plus facilement et plus rapidement les différentes demandes liées aux différentes manœuvres.


Pivot postérieur vers la droite

Le cavalier doit appliquer une rêne d'ouverture droite accompagnée d'une rêne d'appuie gauche.

Il doit aussi appliquer sa jambe isolée gauche pour contrôler les épaules.


Pivot postérieur vers la gauche

Le cavalier doit appliquer une rêne d'ouverture gauche accompagnée d'une rêne d'appuie droite.

Le cavalier doit aussi appliquer sa jambe isolée gauche pour contrôler les épaules. Notez qu'une jambe plus reculée contrôlera le tronc et les hanches. Ici le cavalier souhaitera donc avancer légèrement sa jambe gauche vers la sangle.



Enseigner le pivot postérieur à un jeune cheval

L'enseignement du pivot postérieur se fera initialement en avant. Si vous tentez d'exécuter immédiatement un pivot postérieur à partir de l'arrêt, le cheval aura beaucoup plus de difficulté, donc ne soyez pas trop impatient et prenez le temps de bien aborder votre manœuvre.


Plusieurs exercices, servant à apprendre au cheval à suivre les aides du cavaliers, auront un impact sur l'apprentissage des pivots postérieurs. Rappelons-nous que pour exécuter un pivot postérieur, le cavalier doit utiliser la rêne d'appuie, la rêne d'ouverture, ainsi que la jambe isolée. Lorsque vous enseigner à votre cheval à tourner avec légèreté, vous le préparez aussi à bien répondre à vos mains lors du pivot. Lorsque vous lui enseignez à répondre à votre jambe isolée, vous le préparez aussi à comprendre son intervention lors du pivot. Ainsi, les acquis du débourrage, intervenant dans l'exécution du pivot postérieur, aideront le cheval à faire des liens entre vos demandes et les manœuvres.


L'exercice de la spirale

Lorsque votre cheval répond bien aux aides de façon individuelle, vous pouvez passer à la prochaine étape. Pour ce faire, commencer sur un cercle. Appliquez progressivement votre rêne d'appui et votre rêne d'ouverture pour que votre cheval rappetisse son cercle (spirale). Aussitôt qu'il perdra de sa fluidité, sortez de l'exercice. Laissez votre cheval se reposer quelques secondes (sans incurvation et rêne relâchée) puis reprenez l'exercice. Faites ceci jusqu'à ce que votre cheval soit capable de tenir un très petit cercle avec une bonne fluidité: votre cheval sera alors assez souple pour enchaîner la prochaine étape de l'exercice.


Maintenant que vous pouvez exécuter un très petit cercle en conservant la fluidité dans la motion avant, assisez-vous bien dans la selle, appuyez votre jambe extérieure et éloignée la jambe intérieure - pour laisser de la place à l'épaule intérieure. Le but est de bloquer la motion avant pour que votre cheval prenne appuie sur son pied pivot. Aussitôt que vous sentez que votre cheval prend appuie et croise légèrement les antérieurs, sortez de l'exercice en ligne droite. Répétez l'exercie jusqu'à ce que votre cheval comprenne bien l'entrée dans le pivot.


Quand le tout est fluide et que votre cheval est volontaire, restez de plus en plus longtemps dans le pivot et pensez à pivoter à partir de l'arrêt. Commencez par quelques croisements, puis 1/4 de tour, puis 1/2 tours, … Jusqu'à l'obtention d'un tour, puis deux et ainsi de suite.



Selon le niveau et le rythme d'apprentissage, ainsi que selon la souplesse de votre cheval, vous mettrez entre quelques dizaines de minutes et quelques heures pour apprendre à votre cheval à pivoter sur les postérieurs, même s'ils ne sont pas encore parfait ou rapides!



Améliorer le pivot postérieur chez le cheval avancé et/ou asymétrique.

Votre cheval sait déjà faire des pivots postérieurs, mais ses départs son lents/lourds, il ne garde pas une vitesse constante, ou autres problèmes? La première étape sera justement d'identifier le problème. Si vous n'êtes pas satisfait de votre manœuvre, déterminez rapidement la cause.


Votre cheval lève la tête, pousse dans vos mains ou s'appuie sur vos rênes:

Il faudra d'abord vous assurez que votre cheval respecte bien vos mains et que vos mains respectent bien votre cheval. Si votre cheval pousse dans vos mains ou s'appuie sur vos rênes, c'est qu'il n'est pas entre vos aides. Travaillez la détente d'encolure, mais surtout la légèreté de vos effets de rêne et de votre cession au mors. Le tact sera extrêmement important pour améliorer le port de tête de votre cheval. Si ce dernier n'est pas à point, votre manœuvre ne pourra pas s'améliorer.


Votre cheval est lourd à votre jambe:

Vous avez beau pousser de toutes vos forces, votre cheval n'est pas du tout motivé à maintenir une bonne vitesse dans son pivot. Mettons au clair ici que son pivot est bien exécuté, mais que la vitesse n'est pas au rendez-vous. Vous pourrez tout de même évaluer la piste du manque de souplesse. Si votre cheval n'arrive pas à croiser ses membres antérieurs, il manque certainement de souplesse à ce niveau, ralentissant alors la manœuvre. Continuez à assouplir son côté tendu et retravaillez les bases du pivots (exercice de rapetissement de cercle jusqu'à tomber en pivot). Les revers et les travers seront aussi très efficaces pour assouplir l'amplitude de mouvement des antérieurs.


Si la souplesse n'est pas la cause principale, portez attention à vos jambes. Il y a de bonnes chances que vous utilisiez mal votre jambe ou que votre cheval ne la respecte pas. Soit vous l'utilisez trop souvent sans exiger de réponse - et donc vous avez désensibiliser votre cheval, soit celui-ci n'y a jamais été sensibilisé. Vous devrez donc travailler la légèreté à vos jambes. Il est possible d'utiliser les éperons, mais seulement dans le but de ne pas avoir à cogner avec votre talon. Vos éperons vous aiderons à avoir un peu plus force, mais ils ne doivent pas servir à faire ''obéir'' le cheval. Au final, le but sera d'enlever les éperons, car vous n'en aurez plus de besoin tellement votre cheval sera rendu léger. ;) Pour s'y faire, relâchez toute pression aussitôt que votre cheval fait un seul mouvement dans la bonne direction. Vous pourrez augmenter l'exigence au fur et à mesure. Le secret réside dans la demande et le relâcher lors de la réponse. N'accotez pas vos jambes pendant tout le temps de la manœuvre: prenez, relâchez pour récompenser, reprenez, relâchez pour récompenser, … Personnellement, j'aime mettre ma jambe seulement lors du départ ou pour demander une accélération. Ma jambe n'est donc pas active pendant toute la manœuvre, mais pour l'initier, l'accélérer ou indiquer à mon cheval de continuer s'il veut arrêter avant la fin. Il faudra avant tout vous assurer d'avoir eu une réponse positive avant de relâcher - récompenser.


Votre cheval ne fixe pas ou fixe sur le mauvais pied:

Votre cheval manque d'assouplissement sur son côté tendu et c'est pourquoi il est difficile pour lui de fixer. Il est tout de même très important de faire évaluer votre cheval si vous doutez que le problème puisse venir d'arthrite ou autres pathologies.

Pour faire fixer le cheval sur le bon pied, nous utiliserons le renvers et les travers.


Prenons par exemple un cheval tendu à droite. Dans le travail de son assouplissement, nous tenterons d'étirer son côté droit en l'incurvant à gauche, en relevant l'épaule gauche et en engageant le postérieur droit sous sa masse afin de le rendre plus fort.

Pour initiez la manœuvre, exécuterez, en mains droite, un travers, alors qu'en main gauche vous exécuterez un renvers. Faire ses deux exercices d'assouplissement tout juste avant d'entrer dans votre pivot sensibilisera votre cheval à bien se tenir avant et pendant le pivot.



Si votre cheval tombe sur les antérieurs ou chasse les hanches pendant la manœuvre, vous devrez quittez votre pivot pour entrer dans un travers ou un renvers (relever l'épaule gauche, engager le postérieur droit). Lorsqu'il sera léger sur vos aides, vous pourrez retourner dans le pivot.


Dans tous les cas, lorsque vous utilisez le travers ou le renvers votre devoir sera de diriger votre cheval dans un pivot lorsqu'il sera léger dans vos aides - lorsqu'il aura cédé. Comme le revers et le travers sont plus demandant que le pivot lui-même, votre cheval finira même par considérer votre pivot comme une motivation, l'incitant à augmenter sa vitesse si sa souplesse lui permet!


Peu importe la difficulté rencontrée, gardez à l'esprit que la plus grande motivation pour le cheval est la reconnaissance de son bon travail / bonne volonté. Si vous avez une amélioration, félicitez-le aussitôt! lorsque le pivot est fluide, léger et volontaire, vous pourrez commencer à mettre de la vitesse. Votre cheval devra avant tout être sensibilisé à vos aides pour comprendre qu'il doit accélérer lorsque vous lui demandez. Vous pouvez aussi utiliser l'exercice de la spirale au trot pour aller chercher un peu plus de peps.

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