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Photo du rédacteurcassandra simard

La longe

Parfois délaissée, la longe est un outil de travail pouvant aider au travail en selle, permettant même de sensibiliser le cheval à adopter la bonne posture. Bien dirigée, la longe permet plus précisément de réchauffer le cheval avant un exercice soutenu en selle, de le familiariser avec l'engagement et les différentes allures, d'établir ou de renforcir les règles de base (la relation entre le cavalier et le cheval), ainsi que de travailler sur l'attitude du cheval si celui-ci a tendance à adopte certains comportements non souhaitables.

La longe sert donc non seulement à défouler le cheval, mais aussi à solidifier la relation et à s'assurer qu'il soit apte physiquement et psychologiquement au travail en selle.



La base de la longe

Avant d'apprendre à utiliser la longe pour améliorer le posture de notre cheval, il y a quelques principes de base à comprendre et maîtriser avant tout.


Le triangle de contrôle

Le triangle de contrôle est un concept présent dans le programme de cavalier 4. Pour faire simple, il s'agit de notre position et de celle du cheval en prenant en considération les aides (longe et chambrière). En fait, le meneur est la pointe du triangle, le cheval la base, ce qui fait de la longe et de la chambrière les côtés.

Le triangle de contrôle offre un point de repère rapide au meneur débutant à la longe, mais ne représente pas totalement ma vision de la position idéale de chaque éléments pour exécuter une période de longe.


La position

La position du meneur est très importante pour la compréhension du cheval. Si, depuis ses premiers apprentissages avec l'humain, il lui a été enseigné de porter une attention à l'espace personnel du meneur, il y a de forte chance pour que le cheval s'immobilise si nous lui couper le passage (fermer la porte d'une telle direction).

La première image représente tout simplement le triangle de contrôle qui, selon moi, est une position neutre, n'insitant le cheval ni à avancer, ni à reculer. Sur la deuxième image, nous pouvons voir qu'une ouverture se crée devant le cheval lorsque le cavalier se déplace vers l'arrière en pivotant aussi sur lui-même, offrant alors au cheval de prendre cet espace en avançant. Sur la dernière image, nous constatons que le meneur referme l'ouverture, empêchant alors le cheval de prendre la place et de continuer à avancer.

La posture du meneur

Bien que je reviendrai plus précisément sur la posture du cavalier dans l'article ayant comme sujet l'impact de nos émotions, il est important que j'en glisse mot ici. Le meneur doit conserver un bon aplomb et ajuster sa posture selon l'énergie qu'il souhaite projeter à son cheval. Ainsi, pour aider le cheval à se détendre ou pour le rassurer quant à notre présence, il nous faut adopter une posture plus refermée, détendue et accueillante. Au contraire, si notre cheval manque d'énergie dans ses allures, nous devons adopter une posture plus énergique nous permettant de partager cette énergie à notre cheval. Attention, il ne faut pas travailler pour le cheval; démontre un alourdissement (une trop grande désensibilisation / manque de sensibilisation) aux aides du meneur de la part du cheval. La posture qu'adopte le cavalier démontre de son énergie: si le cheval est trop énergique ou pas assez, pensez à changer votre propre énergie avant d'utiliser les aides articifielles.



Comment utiliser la longe pour améliorer la posture du cheval

La période de réchauffement

Au début de cette période, je laisserai mon cheval se défouler à l'allure qu'il souhaite, en autant qu'il reste respectueux et sécuritaire. J'évite les explosions pouvant stressés les tendons et les ligaments, risquant tendinites et/ou desmites, mais s'il souhaite galoper, je le laisse faire. Je m'assure tout simplement que mon cheval reste calme et qu'il respecte continuellement le cercle de longe que je lui donne.


Gérer l'équilibre et développer la légèreté

S'il tire sur ma longe, je vais simplement exercer une pression vers l'arrière avec mon bras pour lui emmener le nez et les épaules vers l'intérieur du cercle. Lorsqu'il cède à ma demande, je cède à mon tour pour qu'il puisse récupérer le lousse. Si, au contraire, il coupe son cercle - qu'il rappetisse son cercle en mettant tout son poids sur une épaule - je le redresse et l'éloigne de moi en pointant ma chambrière vers son épaule et en levant ma main qui est vers sa tête. Améliorer l'équilibre du cheval en longe demande du tact. Plus vous pratiquerez la longe, plus vous développerez un bon tact qui vous permettra de d'améliorer l'équilibre de votre cheval avant même d'être en selle - un meilleur équilibre emmène généralement plus de légèreté!

Mon cheval peut présenter des difficultés avec son équilibre latérale, mais aussi longitudinale. Celle-ci se caractérise par une surcharge de poids sur les antérieurs. Mon cheval n'engageant pas encore ses postérieurs, le poids est déporté sur les antérieurs (règle du 40-60% du poids corporel). Pour guider mon cheval à ce niveau, je vais tout simplement relever ses épaules en lui relevant la tête.


Faire des transitions et améliorer la réponse aux aides

Le réchauffement est un bon moment pour valider la réponse aux aides vocales du cavalier. Une fois que votre cheval a évacué son trop plein d'énergie, vous pouvez commencer à pratiquer les transitions ascendantes et descendantes. En plus de réchauffer les postérieurs de votre cheval pour le préparer à les engager, vous pourrez améliorer sa réactivité face à vos demandes vocales. Ceci vous permettra, par exemple, d'utiliser moins de jambes dans vos transitions ascendantes si votre cheval n'aime pas beaucoup leur contacte. Pour un cheval donnant des cours, ou même un cheval participant à des concours, la réactivité aux commandes vocales est un grand atout! Les élèves auront plus de facilité à exécuter leurs transitions et les aides seront plus subtiles lors des concours - en équitation western par exemple.

Gérer les allures et commencer la recherche de l'engagement

Ce point est en fait mon pont entre la période de réchauffement et la période de travail. Lorsque j'arrive à effectuer des transitions légères et volontaires de la part de mon cheval, c'est que ce dernier commence à bien se positionner pour pouvoir rapidement changer d'allure. Ainsi, il s'engage par lui-même, sans toutefois maintenir cette posture sur de longue période. Dans tous les cas, cet engagement me signale que je peux commencer graduellement à en demander davantage à mon cheval dans le but d'améliorer ses capacités.

Commençant par le trot et ensuite au galop, je lui demanderai d'allonger sa foulée, créant un engagement des postérieurs et par le fait même, un relèvement des épaules. Il est important de ne pas confondre vitesse et allongement de foulée. L'allongement de la foulée décris une extension majeure des membres du cheval, ainsi, il couvre plus de terrain sans nécessairement accélérer significativement. En fait, lorsque notre cheval accélère, c'est généralement causé par une perte d'équilibre longitudinale qui cause un ''déboulement'' sur les épaules, forçant le cheval à bouger ses pattes plus vite pour se rattraper. Les membres ne vont donc pas nécessairement s'extension pour couvrir plus de terrains et les postérieurs ne sont alors aucunement engagés.


Nous pouvons facilement voir toute la différence de posture entre la première illustrations et les deux autres. La première représente un cheval qui n'engage pas ses postérieur, alors que la seconde représente un cheval engagé dans un trot allongé, et la dernière un cheval engagé au galop. Sur la première illustration, nous constatons qu'un manque d'engagement peut causer un dos (et donc des douleurs), ainsi qu'un transfert de poids sur les antérieurs (surchargeant ceux-ci). Dans la seconde, nous voyons bien que le mouvement est amplifiée pour que le cheval puisse couvrir plus de terrain dans une même foulée. Les deux dernières illustration représente la posture que nous recherchons chez le cheval, soit un engagement des postérieurs et une contraction des abdominaux qui rondira par le fait même le dos et l'encolure, concluant dans un port de tête bas et un travail en équilibre (sans oublier un meilleur visuel général).


La période de travail

Cette période débute aussitôt que mon cheval montre des signes de détente et qu'il commence à s'engager par lui-même à la suite des nombreuses transitions et à la gestion des allures (petit trot, trot allongé, petit galop, galop allongé) faites lors de la période de réchauffement. Au cours de celle-ci, je me concentrerai davantage sur la posture de mon cheval, regroupant tous les éléments abordés lors du réchauffement pour travailler le rassembler de mon cheval. En fait, je ne demande pas de nouvelles choses à mon cheval, les étapes du réchauffement l'ont déjà amené ou je voulais, soit qu'il soit équilibré latéralement et longitudinalement et qu'il engage les postérieurs. S'en viendra une descente de l'encolure et un arrondissement du dos. Je pourrai alors dire que mon cheval prend par lui-même la posture idéale de travail!

Cette posture étant difficile à maintenir, il est normal que mon cheval ne la tienne pas en permanence. Si j'épuise mon cheval, il n'aura aucune motivation à reprendre cette posture. Lorsque je remarque que mon cheval fournit des efforts pour prendre par lui-même cette posture et qu'il y a une belle amélioration comparativement au début de la séance de longe, je me dois me contenter de ça. Sa tolérance vis-à-vis le maintien de cette posture se développera de longe en longe - en autant que celle-ci soit pratiquée régulièrement!



Utiliser la longe pour améliorer la relation cavalier-cheval


Quelques exemples de difficultés rencontrées:

  • Le cheval fait tourner le cavalier autour de lui

  • Le cheval tire sur la longe jusqu'à en déstabiliser le meneur, voir à lui faire échapper la longe.

  • Le cheval rue ou charge

  • Le cheval est lourd à la chambrière et aux commandes vocales

  • Le cheval se tourne face au meneur

  • Le cheval est explosif ou spook

Ce sont les difficultés que j'ai le plus souvent croisées et/ou expérimentées.


Comportements agressifs

Pour ceux qui expérimentent des comportements agressifs, mon meilleur conseille est de faire appel à un professionnel pour ne pas risquer de blessures ou de dégradation des comportements. Toutefois, travailler dans un endroit clos et sans longe peut être un premier pas pour vous aider à régler le problème. En d'autres termes, travailler dans un round pen avec seulement la chambrière comme outil pour remettre au clair certaines règles de base. En effet, le problème réside sans aucun doute à ce niveau et il sera plus sécuritaire de travailler sans longe, pour ne pas avoir à la gérer, et dans un endroit clos pour que le cheval ne se sauve pas si, par exemple, il ne souhaite pas confronter votre autorité. Il faudra tout de même vous assurer que votre cheval n'adopte pas ce genre de comportement pour se défendre par peur - ce ne sera pas du tout la même approche qu'avec un cheval dominant/imposant par exemple, d' l'importance de faire appel à un professionnel qui pourra cerner la raison de ces comportements.


Comportements de fuite

Certains chevaux fuient dû à une utilisation trop intense de la chambrière ou de l'énergie (peur). Il faudra alors ajuster l'utilisation de la chambrière et diminuer l'énergie dégagée pour rassurer le cheval et même se faire invitant!

Certains chevaux fuient par simple désintérêt face au travail que leur propose le meneur. J'aime bien utiliser le terme ''nonchalant'' pour les caractériser. Il me semble que ça envoie la juste image du type de cheval. Dans un tel cas, il faudra bien-évidemment remettre quelques règles de base au clair (problème de légèreté), mais aussi ''challenger'' votre cheval pour le garder intêressé.

Dans les deux cas il s'agit encore une fois d'un problème au niveau relationnel avec le cheval.


La lourdeur

Souvent causé par un manque de sensibilisation de la part du meneur, la lourdeur nécessite tout simplement un travail au niveau de la légèreté. Pour améliorer cette dernière, rien de mieux que de développer votre propre légèreté et votre tact! Il s'agit, brièvement, de relâcher seulement au moment que votre cheval relâche. Par exemple, si vous cheval crée une tension sur la longe ou la laisse, il faut défaire cette tension de façon à obtenir un céder de la part du cheval sans que vous cédiez, le récompensant alors sur son comportement et l'alourdissant davantage. Je ne dis de donner des coups sur la laisse, mais plutôt de faire de petits gestes qui déstabiliseront le cheval et qui l'emmèneront à céder à votre tension pour que vous puissiez féliciter son céder. L'exercice sera évidemment à répéter. Ne soyez pas gêné de pratiquer cet exercice en vous promenant ici et là (en laisse) en portant bien attention à alléger votre cheval lorsque celui-ci est réticent à suivre la laisse.


Les comportements liés à l'énergie du cheval (cheval explosif ou nerveux)

Pour gérer ceux-ci, il faut habituellement prendre conscience de notre propre énergie. Si le meneur est lui-même nerveux, il réfère sa propre énergie sur son cheval, encore plus si ce dernier est de nature anxieuse. Dans le même principe, si vous êtes brusques, votre cheval le sera aussi, pouvant expliquer les explosions. Dans les deux cas, être calme et détendu vous aidera à régler ce genre de comportement. Généralement, je vais les ignorer complètement (sauf si le cheval est irrespectueux ou dangereux). Pour les cas plus dangereux, je vais simplement rapetisser le cercle jusqu'à ce que le cheval ralentisse et se contrôle pour ensuite lui redonne du lousse.


Le cheval qui se met face au meneur ou qui le fait tourner autour de lui.

Ces comportements peuvent être dû à la nervosité du cheval face à l'exercice demandé... Il se demande en fait ce qu'il doit faire, donc ne comprend pas bien la demande. Le meneur doit alors s'arrêtez, se détendre, faire des mouvements plus lents et reprendre le travail en rassurant le cheval ou en étant plus clair.

Dans d'autres cas, ces comportements peuvent venir d'un cheval qui a compris qu'en les adoptant, il échappe au travail en longe. Il suffit au meneur de se placer aux endroits stratégiques qui l'aideront à être efficace pour remettre le cheval en avant.


En réalité, la majorité des problèmes que nous rencontrons en longe proviennent d'un manque au niveau de l'éducation du cheval, découlant de la mauvaise gestion des actions et des émotions du meneur. Que nous soyons en longe, en laisse ou en simple compagnie du cheval, il ne faut jamais négliger les règles de bases qui ne peuvent être établies que si le meneur sait ce qu'il recherche et sait comment les mettre en application par ses actions justes et sa bonne gestion de ses propres émotions.



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